mercredi 28 mai 2008

La junte militaire laisse filtrer au compte-gouttes l'aide humanitaire, mais serre la vis à l'opposition.
Chaque année au mois de mai, c'est devenu un triste rituel pour l'opposition birmane. Et le cyclone n'y change rien. La junte a décidé, hier, de proroger d'un an l'ordre d'assignation à résidence de la figure de proue de l'opposition, Aung San Suu Kyi.
Âgée de 62 ans, la présidente de la Ligue nationale pour la démocratie, le principal parti d'opposition, est confinée chez elle depuis 2003 et a, au total, été privée de liberté pendant plus de douze des dix-huit dernières années. Quelques heures avant cette annonce, les militaires birmans ont arrêté seize militants de la Ligue qui s'étaient réunis pour marquer le 18e anniversaire de la victoire électorale de leur parti, le 27 mai 1990, lors de législatives que l'armée n'a jamais reconnues.
Plus soucieuse des opposants que des sinistrés Le maintien en détention de Mme Suu Kiy a été décidé alors que se poursuit la grave crise humanitaire provoquée par le cyclone Nargis qui, selon les Nations unies, aurait provoqué 133 000 morts et disparus, et 2,4 millions de sinistrés.
Les organisations humanitaires font état de timides ouvertures.
Six employés étrangers de l'Unicef ont été autorisés à rejoindre des équipes de secours birmanes dans la région du delta de l'Irrawaddy, particulièrement touchée par le cyclone. Plusieurs responsables du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'Onu ont également été autorisés à s'y rendre.
Le PAM va d'ailleurs assurer l'acheminement de l'aide humanitaire transportée par Le Mistral, qui devrait permettre de nourrir 100 000 personnes durant quinze jours et de fournir un abri à 60 000 sinistrés.
Le navire militaire français, qui se trouvait depuis le 17 mai face au delta de l'Irrawaddy, va être contraint, face au refus des autorités birmanes, de décharger sa cargaison en Thaïlande.

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